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«Oui, il faut défendre le Tibet. Oui, la Chine est la plus vaste prison du monde. Oui, les droits de l'homme sont plus sacrés que la flamme olympique... Tout cela est juste et bon. Mais d'où vient le malaise que l'on éprouve depuis quelques jours? Serait-il dû aux philippiques enflammées, sur toutes les radios, d'un reporter sans frontières qui donne l'impression désagréable de s'approprier ce combat? Ou simplement à notre mauvaise conscience?
Nous découvrons le Tibet, avec la même fraîcheur que nous avions mise à découvrir la Tchétchénie, la Birmanie... Tiens, à propos, que se passe-t-il en Birmanie? C'était quoi, déjà, le débat? Il y a peu de temps encore nous étions tous sur le pied de guerre, suffoquant de colère, prêts à mourir pour Rangoun. Mais d'autres causes nous appelaient irrésistiblement.
Nos prises de conscience subites n'ont d'égales que nos indignations provisoires. Bien sûr, on ne peut pas être au four et au moulin. Il faudrait sans doute fixer un calendrier. Tchétchénie en janvier, Darfour en février, Tibet en mars... Plus que cinq jours pour crier "Tibet, Tibet!", avant de passer à autre chose.»
«Oui, il faut défendre le Tibet. Oui, la Chine est la plus vaste prison du monde. Oui, les droits de l'homme sont plus sacrés que la flamme olympique... Tout cela est juste et bon. Mais d'où vient le malaise que l'on éprouve depuis quelques jours? Serait-il dû aux philippiques enflammées, sur toutes les radios, d'un reporter sans frontières qui donne l'impression désagréable de s'approprier ce combat? Ou simplement à notre mauvaise conscience?
Nous découvrons le Tibet, avec la même fraîcheur que nous avions mise à découvrir la Tchétchénie, la Birmanie... Tiens, à propos, que se passe-t-il en Birmanie? C'était quoi, déjà, le débat? Il y a peu de temps encore nous étions tous sur le pied de guerre, suffoquant de colère, prêts à mourir pour Rangoun. Mais d'autres causes nous appelaient irrésistiblement.
Nos prises de conscience subites n'ont d'égales que nos indignations provisoires. Bien sûr, on ne peut pas être au four et au moulin. Il faudrait sans doute fixer un calendrier. Tchétchénie en janvier, Darfour en février, Tibet en mars... Plus que cinq jours pour crier "Tibet, Tibet!", avant de passer à autre chose.»
Robert Solé, [Le Monde]
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